Prière du Christ au Jardin des Oliviers d'Andrea Mantegna

Prière du Christ au Jardin des Oliviers d'Andrea Mantegna
L’œuvre à commenter est une peinture sur bois d’Andrea Mantegna intitulé Prière du Christ au Jardin des Oliviers. Ce tableau a été réalisé vers 1455. Il est conservé à la National Gallery, à Londres.

Après avoir pris le dernier repas avec ses apôtres, Jésus se rend avec quelques-uns uns d’entre eux sur la colline de Gethsemani qui domine Jérusalem (le mot hébreu Gethsemani signifie « pressoir à huile »). Là se trouve le jardin des Oliviers, lieu qui leur est familier. Jésus sait que la mort est proche. Il laisse ses disciples à l’entrée du jardin, mais prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Puis il s’éloigne de ses disciple en leur recommandant de veiller et de prier. 3 fois, il redescendra vers eux, les trouvera endormis et le leur reprochera amèrement. Il prie Dieu de lui épargner le martyre, mais, réconforté par les anges, il accepte la souffrance et la mort. C’est dans ce jardin qu’il sera arrêté au petit matin.

Pour illustrer ce thème, qui apparaît dans l’art occidental à partir du XIème siècle, Mantegna a placé Jésus à genoux, les mains jointes, sur une sorte de promontoire rocheux au pied duquel se trouvent ses 3 disciples endormis. Pierre, le plus vieux, est identifiable à sa barbe blanche. Jean est le plus jeune : il est imberbe et vêtu de rouge. Il est facile d’en déduire que le 3ème personnage assoupi est Jacques.

Face au Christ, on trouve des angelots sur un nuage, qui présentent par anticipation les instruments de la Passion : la colonne de la Flagellation, l’éponge imbibée de vin aigre fixé sur une perche en bois, la lance avec laquelle Longin s’assurera de la mort du Christ.

Sur le côté droit de la composition, également au 1er plan, on remarque un arbre mort surmonté d’un oiseau noir – un corbeau ou une corneille – qui annoncent la suite funeste de cet épisode. A l’arrière plan, le long d’un sentier sinueux, Judas conduit les soldats venus arrêter Jésus. L’ensemble de la scène se situe dans un cadre naturel rocailleux et aride qui lui confère une grande tension. On distingue toutefois une ville à flanc de montagne et il est possible d’y reconnaître des édifices connus tels que le Colisée de Rome et le campanile vénitien de San Marco.

Mantegna est parvenu à donner une grande cohérence à ces différents éléments grâce à une habile utilisation des procédés mis au point par les artistes du Qattrocento : l’unité donnée par la lumière et l’échelonnement des objets en fonction de leur situation par rapport au point de vue du spectateur, la puissance des corps traités en raccourci.



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