Gravure d'Albrecht Dûrer




Dürer1ère étape : l’identification de l’œuvre

Informations relatives à l’auteur Albrecht Dürer

Artiste peintre, sculpteur Allemand fin XVème début XVIème. Il a écrit plusieurs traités sur le sujet de la perspective et de la proportion humaine, qui sont 2 questions centrales dans l’art de la Renaissance (proportion de l’espace et du corps humain).

Il a également voyagé en Italie pour voir la Renaissance et rentre en Allemagne pour apprendre en écrivant.

Nouveauté de la Renaissance : les artistes signent leurs œuvres ! L’individualité se manifeste enfin et les artistes passent du statut d’artisan (anonyme et mal considéré) à celui d’artiste.

On reconnaît l’œuvre de Dürer à la vue du petit panneau dans le coin inférieur droit de l’œuvre, marqué de ses initiales.

Technique de l’œuvre : la gravure.

Nous sommes en présence d’une gravure de Dûrer qui représente une scène religieuse comme le prouve la présence de Dieu et de la colombe du Saint Esprit dans le coin supérieur droit, et de Marie à droite en premier plan en train de filer la quenouille sur un fond de paysage.

2ème étape : décrire

Comment arriver à la description qui va suivre et comment compléter si nécessaire ?

Hiérarchiser :
  • Direction des regards importante,
  • Taille,
  • Plans.

    Ici espace illusionniste donc utilisation de plans.

    Femme + angelots + enfant + personnage en l’air : on les voit dans leur totalité.

  • Attributs des angelots : cheveux bouclés, potelés, ailes, pas de sexe, auréole.
  • Dieu vole en présence d’une colombe qui symbolise toujours le Saint Esprit.
  • Attributs de Dieu : gloire lumineuse, geste de la bénédiction, auréole (nimbe), barbe, couronne, grand manteau, lumière divine (généralement autour de la tête de Dieu ou de la colombe).
  • Attributs de Marie : voile sur la tête (vierge), manteau, assise en train de filer (marie laborieuse), berce l’enfant (entretient un rapport avec l’enfant Jésus).

    Au-dessus du genou de Marie : tête d’enfant plus avancé en âge que Jésus = Jean-Baptiste cousin de Jésus.

    Conclusion : on a bien affaire à une scène sacrée.

    Nous voyons là la Sainte Famille aidée par des anges avec Joseph à gauche en train de tailler du bois aidé par des angelots. Marie est en présence de 3 anges dont 1 est difficile à identifier, et probablement de Jean-Baptiste, cousin de Jésus, lui-même couché dans un berceau.

    3ème étape : Analyser


    On part d’une hypothèse : cette scène est en partie inspirée des évangiles.

    1er épisode où apparaît la Sainte Famille (Jésus/Marie/Joseph) = la Nativité.
  • Bœuf : regarde Jésus > intelligent
  • Ane : s’en fiche, mange, méchant, stupide > Ancien Testament > Ne comprend rien au caractère sacré de Jésus.

    2ème épisode : Adoration des bergers.

    3ème épisode : Adoration des rois mages. 3 rois mages symboliques viennent vérifier si le mâle est né (le pouvoir se transmet de père en fils, la femme voit son rôle diminué – sauf Marie tout aussi présente que Jésus dans les peintures et sculptures– car elle représente le mal de part Eve) :


    1 jeune debout

    1 âge moyen en train de s’agenouiller

    1 vieux à genoux

    Jeunesse

    Afrique : représenté par un roi bronzé puis noir au début du XVIème, car le noir est la couleur du mal


    Age mûr

    Asie (Moyen Orient)


    Vieillesse

    Europe : 1er continent connu


    4ème épisode : la fuite en Egypte. Après cette dernière, Joseph disparaît dans les écrits et retourne dans on pays exercer son métier de charpentier.

    1ère déduction : cet épisode se situe entre la nativité et la fuite : Joseph est là donc ce n’est pas la fuite, pas de bœuf ni d’âne donc ce n’est pas la Nativité, pas de bergers donc ce n’est pas l’Adoration des bergers et enfin pas de rois mages…

    2ème déduction : scène de repos pendant la fuite en Egypte.

    Il faut savoir que les artistes ont représenté 2 épisodes de la fuite :
  • La fuite elle-même (la Sainte Famille guidée par un ange),
  • Le repos pendant la fuite (les anges viennent réconforter et aider la Sainte Famille). Indices :
  • Dieu veille sur la Sainte Famille : bloc de protection autour du berceau > le danger, la menace > fuite en Egypte.
  • Présence de 3 anges qui rendent visite à Jésus.
  • En bas : angelots qui aident Joseph > pagaille.

    Dans la tradition chrétienne Joseph est un charpentier. Dans cette scène il dévide une poutre à coups de hache en regardant ailleurs et personne ne lui prête attention : il est isolé du reste du groupe principal. Symboliquement cela veut tout simplement dire qu’il est le père adoptif de Jésus. Il est grand mais également déconsidéré comme véritable père, tandis que Dieu est petit mais dans l’axe de Jésus sur la représentation.

    1 des attributs de Joseph : vieillard : il n’est jamais représenté jeune car la naissance de Jésus est miraculeuse : Joseph est le Saint patron des cocus.

    Tous ces renseignements ne sont pas dans la bible mais dans les écrits apocryphes : textes anecdotiques qui racontent l’histoire de la vie de Jésus, des apôtres, des saints, des martyrs, de Marie, Joseph, et ce avec une quantité de détails rudement utiles pour les artistes qui cherchent à rendre visible les scènes sacrées qu’ils représentent.

    Pour en revenir à la scène, Marie est très importante car les anges lui apportent des cadeaux.

    Pour infos : classification : angelots < anges < archanges

    Cadre/paysage : 1er plan : ruines (caractère antique : temples gréco-romains) > païens. 2nd plan : château (puissance politique) > ère nouvelle.

    Pour les juifs il n’y a pas d’essence divine chez le Christ.
    Pour les chrétiens le Christ = l’incarnation de la divinité sur terre.


    Cette scène est en partie inspirée des Evangiles.

    Le château est le symbole de l’ère nouvelle marquée par la naissance de Jésus. On est enfin entré dans notre civilisation.
    Les ruines sont le symbole du paganisme.


    La scène se déroule sur un fond de paysage montagneux avec bâtiment en ruines à gauche qui comme dans ce type de représentation peuvent symboliser le paganisme, le passé païen.


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