Simulationnisme
Les simulationnistes produisent des
représentations, des photographies de photographies, des copies,
des répliques d'oeuvres existantes, ou bien emploient des objets
manufacturés.
Richard Price photographie directement des images publicitaires, en les
recadrant ou en les agrandissant. Il élabore aussi des images
reprenant les codes visuels de campagnes publicitaires très
connues.
Brabara Kruger travaille à partir de "clichés", dans les
deux sens du terme. Elle utilise des photographies existantes,
privilégiant des images stéréotypées,
qu'elle reproduit en les agrandissant.
Elle superpose
à ces
images des phrases banales ou déconcertantes, s'adressant
directement au spectateur. Elle utilise le "You" (toi ou vous) pour
s'adresser aux hommes et réserve le "We" (nous) pour instaurer
un lien avec les femmes regardant son travail et les associer
directement à ce qui est dit.
Jeff
Koons expose dans des vitrines éclairées des objets
achetés dans n'importe quel supermarché. Il fait
réaliser en céramique des bibelots kitsch
démesurément agrandis figurant des personnages de dessins
animés ou des célébrités.
Le shopping devient une activité à part entière de
l'artiste. Le prix des oeuvres est fixé en partie par le
marché de l'art et en partie par la valeur des objets
employés (une étagère avec des chaussures ou des
lampes sera moins chère qu'une installation avec des bijoux, par
exemple).
Sherrie Levine interroge les notions d'originalité et
d'authenticité. Elle peint des copies de tableaux
célèbres, reprographie des tirages de photographes
connus. Elle utilise des objets déjà employés par
d'autres artistes, tels que l'urinoir de Duchamp, dont elle
édite un modèle en bronze.
Les simulationnistes estiment que le réel est désormais
occulté par les signes et les représentations qui
étaient censés nous le dévoiler. L'art,
traditionnellement considéré comme un pourvoyeur de
simulacres et d'illusions, devient avec le simulationnisme l'instrument
de leur critique et de celle de multiple fores de la
représentation.