Architecture, aujourd'hui...
A la fin des années 70, Charles
Moore conçoit la Piazza d'Italia. Semblable à un
chatoyant décor de théâtre, cet espace public
édifié à la Nouvelle-Orléans emprunte
à l'architecture antique ses formes et ses symboles les plus
caractéristiques. L'espace est dessiné par des lignes
brisées et un jeu de cloisons, d'arcs et de portiques
mêlant le marbre, le béton, le métal et la pierre.
Cette tendance "archéologique", qui
est l'une des
caractéristiques de l'architecture post-moderne, est aussi
sensible dans les réalisations de Michaël Graves qui ornent
la façade des buildings d'arcades monumentales et de frontons
stylisés.
Renzo
Piano, Richard Rogers et Gianfranco Franchini réalisent le
Centre
Georges-Pompidou.
Inauguré en 1977, le bâtiment est
un modèle d'architecture à la fois ludique et high tech.
La structure porteuse métallique demeure visible, tel un
gigantesque exosquelette. Les escalators courent le long de la
façade, enfermés dans un tube de plexiglas transparent. Les
réseaux des gaines techniques serpentent à
l'extérieur du bâtiment : bleu pour la climatisation, vert
pour les fluides, jaunes pour les gaines électriques, et rouge
pour la communication (ascenseurs...) et la sécurité
(pompes incendie...).
Les
grands chantiers de rénovation et d'extension de bâtiments
historiques offrent aux architectes l'opportunité
d'expérimenter l'intégration ou la confrontation directe
des techniques, des styles et des matériaux. Loeh Ming Pei, par
exemple, reconfigure
l'architecture originale du Louvre en
édifiant des bassins et des pyramides de verre et d'acier.
Pour bâtir la fondation Cartier,
Jan Nouvel conçoit une architecture aux contours
estompés, située en retrait par rapport aux autres
façades du
boulevard. La présence
évanescente du
bâtiment se résume à un jeu délicat de
reflets et de transparences auxquels se mêle la silhouette des
arbres du jardin.
Jean Nouvel
travaille aussi à
l'aide de signes et des formes les plus
symptomatiques
d'une culture :
la façade de l'Institut du Monde Arabe, par exemple, est
recouverte de moucharabieh métalliques fonctionnant à la
manière d'une myriade de diaphragmes
régulant
l'intensité lumineuse à l'intérieur de
l'édifice.
A New York, Robert Venturi et Scott Brown Denise conçoivent une architecture-média
: ils couvrent la façade d'un
bâtiment d'écrans à cristaux liquides diffusant un
flux constant d'images.
Déconstruction, citations et emprunts, confrontation des
tendances internationales et des particularismes locaux :
l'architecture contemporaine se nourrit autant des avancées
technologiques que de la relecture et de la réécriture
constantes de sa propre histoire.