Le Cubisme


  • 1907 – 1914
  • Georges Braque, Albert Gleizes, Juan Gris, Fernand Léger, Pablo Picasso

Ce mouvement marque une véritable rupture avec l’art tel qu’on le connaissait jusqu’à présent, on parle même de Révolution esthétique à cette époque.

Le mouvement se prévaut du droit de représenter un objet sous de multiples points de vue (multireprésentation des objets), d’offrir une représentation totale et donc la multiplication des points de vue. L’objet de l’œuvre est alors fragmenté puis fractionné.

Tout démarre en 1907 avec le célèbre tableau de Picasso Les Demoiselles d’Avignon.

A cette époque, nombre incalculable d’expositions parisiennes influencent les peintres. On découvre Gaughin, Lautrec, etc.

Les Demoiselles d’Avignon s’inspire d’une œuvre d’Ingres dont Picasso conteste l’idéalisme bourgeois de ses modèles. Selon lui, Ingres sert la mauvaise cause, il ne remet pas en question le monde, l’artiste devrait avoir une vision personnelle du monde et non pas celle des gens qui le paient.

Picasso décide donc de peindre des nus populaires et choisit de ce fait un bordel comme fond de toile. Il faut savoir qu’à Barcelone, la rue des maisons clauses s’appelle rue d’Avignon. Les femmes représentées vont participer à cette désidéalisation, les nus ne sont plus académisés.

En plus de provoquer un choc moral, l’œuvre marque la rupture avec l’esthétique jusqu’ici connue. Cette rupture entre le peintre et la nature est définitive : si les spectateurs veulent la voir, ils n’ont qu’à engager des photographes !

Picasso va travailler avec Braque pour fonder le cubisme.

1909-1911 : cubisme analytique.
Il s’agit de traduire la réalité complexe des objets dans leur multiplicité des angles de vue.

Les artistes substituent à l’ancien concept de l’imitation celui de la réalité de la peinture, de la matière picturale. Les artistes se font appeler ¨plasticiens¨ et non plus ¨artistes¨ et l’on parle d’¨arts plastiques¨. Les couleurs sont réduites au vert, l’ocre, le blanc, etc. Les arts classiques imitent le réel, les arts plastiques parlent du réel, atteignent l’essence.

1912 : assemblage et papiers collés sur toile avec peinture.
Feuilles, sable, paquets de cigarettes, etc.

1913 : cubisme synthétique.
A force de pousser à l’extrême l’analyse du réel, on en arrive à l’abstraction et Picasso est contre (on ne reconnaît plus la provenance des fragments tellement il y en a).

Les artistes réintroduisent les couleurs. On revient à l’instinct, on suggère la sensibilité, l’intuition et non plus la réflexion.



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